Terrain vague



Co-mise en scène de "Terrain vague", un parcours-spectacle joué sur un terrain à l'abandon, avec vue sur la ville. Il s'arrête pour un temps sur ces espaces urbains dont l'aménagement a été laissé en suspens, et où s'épanouit une vie qui le plus souvent nous échappe.
Au fil du parcours, les spectateurs explorent l'un de ces lieux délaissés afin d'y découvrir ses différentes facettes.Lors de cette expérience où se mêlent fiction et réalité, le public croise le chemin de quelques occupants inattendus qui l'invite à pénétrer avec eux dans cet entre-monde. 


Création aux Tombées de la Nuit (Rennes), juillet 2014 porté par l'Atelier des Possibles
Coproduction les Tombées de la nuit, le TNB
Avec l'aide à la création de la ville de Rennes, le soutien en résidence de la compagnie de l'Arpenteur.

Co-mise en scène Anna Kobylarz et Elsa Le Calvez Amsallem.
Avec Gaël Le Guillou, Thomas Pasquelin, Karine Piveteau, Maria Savary et Marie Thomas. 
Chargée de production et diffusion : Aude Chalemelle du Rozier

Crédit photo : Romain Kosellek et Sophie Ricard





















Photos de nos premières dérives :

Au commencement de ce projet nous avons parcouru les zones blanches de la carte de Rennes avec Anna Kobylarz.

Pleine de Baud











Beauregard

La Bellangerai

Lycée technique Pierre Mendès-France


La Courrouze boulevard Pierre Mendes France / rue Jules Vernes



Rue Alexandre Duval / rue Claude Bernard






Avenue Jules Maniez / rue Roger-Henri Guerrand








Terrain militaire rue Alexandre Duval / bd Saint Conwoïn



Boulevard d'Armorique / rue de la Motte Brûlon









Le terrain vague est un lieu non construit dans la ville. Il est souvent en attente d'une reconstruction, il est parfois abandonné. C'est un lieu délaissé. C'est un vide dans la ville, un entre deux, c'est un lieu dans lequel tout peut renaitre, il n'est pas programmé, surveillé, pensé. Il existe de lui même. C'est un espace sans police, qui échappe au contrôle, au planifié, c'est un espace libre, des possibles qui ouvre l'imaginaire de la ville. Qui est nécessaire à la ville. C'est le lieu du désordre, d'une certaine anarchie, où la nature, et certains hommes reprennent leur droit de territoire. Un lieu où il est possible de construire de rêver, d'envisager, de penser. C'est un autre monde qui s'ouvre, qui ouvre l'esprit. C'est un lieu fragile. En attente.
C'est un lieu d'empreintes, de traces, à archiver.
C'est un lieu qui parle, qui raconte, qui s'exprime, qui chuchote.
C'est un lieu qui libère, qui invite à la découverte, à la dérive, à la flânerie, à la promenade, à la rêverie. C'est un lieu de l'immensité telle que la définie Gaston Bachelard, il ouvre « en quelques sorte le monde dans un dépassement du monde vu tel qu'il est. »1.
C'est un lieu qui s'apprivoise.
Souvent au premier abord il semble vide de part son immensité. En second temps, il s'ouvre, il se dévoile. Lorsque qu'on s'y promène il semble se déployer au fur et à mesure, changer comme dans la zone de Stalker2, évoluer au fil de nos pas.
Les détails apparaissent au fil de la découverte.
Ils montent à la surfacent au fur et à mesure qu'on l'arpente.
Comme le dit Gille Clément dans le Manifeste du tiers paysage, « Un espace de vie privé de Tiers paysage serait comme un esprit privé de l'inconscient. ».3 Ils sont indispensables à l'errement de l'esprit.
1 Gaston Bachelard, La poétique de l'espace, Quadrige/ presse universitaires de France, 7 ème édition, 1998, Paris, p.168
2 Stalker, film d'Andreï Tarkovski, URSS, 1979.
3 Gilles Clément, Manifeste du tiers paysage Ed. Sujet/Objet, Paris, 2004. p 24